Que dire, que faire ? Henry, pas Henry ? Diaby, pas Diaby ? Anelka sur le banc ? Donner raison à Ribéry ? Domenech a choisi. A sa manière. Donc, on ne change rien. A quoi bon chercher à retourner les bases des Bleus la veille de leur premier match dans ce Mondial 2010 face à l’Uruguay, alors qu’ils travaillent depuis trois semaines sur un schéma, qui à défaut de les voir rayonner, leur permet de s’exprimer.

On ne change rien ? A priori. Le sélectionneur manie aussi bien la pirouette médiatique que le contre-pied du collectif. Rien ne pouvait prédire un changement de tactique de l’équipe de France à vingt jours de sa treizième participation en Coupe du monde après six ans de certitudes. 

Domenech fidèle à sa ligne de conduite

L’anémie de Diarra n’a rendu service à personne. Mais pour une fois, le sélectionneur fait preuve d’adaptation. De l'audace ? Ne poussons pas le bouchon, les trois matches de préparation qui se sont soldés sur un bilan peu novateur obligent à la retenue. 

D’ailleurs, Domenech, le seul technicien de l’histoire à avoir qualifié la France pour trois compétitions internationales consécutives, n’a pas été très créatif au moment des questions : « Le premier match n’est jamais décisif ». Pas faux, lors du Mondial 2006, un triste 0-0 face à la Suisse avait ouvert la voie à une finale perdue avec les honneurs trente jours plus tard. Un peu vrai quand même, si on repense au 0-0 contre la Roumanie qui avait conduit tout son monde à une élimination expresse dès le premier tour de l’Euro 2008. Il a également gratifié l’assistance d’un « C’est toujours mieux de gagner que de perdre ». Reste qu’exiger du lyrisme la veille d’un premier match de Coupe du monde n’est pas raisonnable. A côté, Captain Evra a été aussi laconique.

Un étrange climat

Toute la journée les médias ont guetté la moindre info à propos de la composition d’équipe, de l’état des troupes, de la tactique, du programme de la journée,… Mais rien à l’horizon, à part une montagne d’interrogations. En conférence de presse, les journalistes étrangers y sont allés aussi de leur question, sans jamais obtenir un semblant de réponse. A croire qu’ils ignoraient à qui ils avaient affaire. Personne ne s’est attardé non plus devant le Green Point Stadium du Cap, puisque les Bleus n’ont même pas souhaité fouler la pelouse de la rencontre, comme à l’accoutumée. A ce jeu du chat et de la souris, Domenech mène toujours la danse. Jusque-là. L’imprévision, il connaît. Tous ces détracteurs sauront le rattraper si ce soir la prestation de ses ouailles n’est pas à la hauteur de l’événement. 

Si certains n’attendent déjà plus monts et merveilles de son équipe bien, qu’elle en ait toujours le potentiel, d’autres espèrent au moins qu’elle saura se montrer à son niveau. Alors l’espace d’une rencontre, sans doute plus capitale qu’on veut bien nous faire croire, laissons au moins à Evra et aux siens le bénéfice du doute. Car, eux, ils en ont des réponses à apporter.

L’équipe type : 1) Hugo Lloris – 2) Bacary Sagna, 5) William Gallas, 3) Eric Abidal – 13) Patrice Evra, - 8) Yoann Gourcuff, - 14) Jéremy Toulalan, 15) Florent Malouda – 10) Sidney Govou, 21) Nicolas Anelka, 7) Franck Ribéry.