Pour son entrée en matière contre l’Afrique du Sud, le Mexique a su se compliquer la tâche. Tout seul presque. Dans un Soccer City de Jobug' plein comme un œuf, Rafa Marquez et siens ont bien cru douché dans un premier temps l’enthousiasme local. L’espace de 25 minutes. Car ensuite, ils ont pu apprécier aux premières loges le son des vuvuzelas mais surtout les broncas incessantes de Javier Aguirre, leur sélectionneur. Pris de vitesse par des Sud-Africains euphoriques, el Tricolor aurait pu en prendre trois après que Tshabalala a trouvé la faille. Et finalement, Marquez a joué les pompiers de service en sauvant ses hommes en position d’avant-centre à dix minutes de la fin (1-1). A croire que les hurlements d’Aguirre ont fini par payer.

Sur son banc de touche, le technicien mexicain est un véritable agité. Il est passé par tous ses états vendredi dernier. Après les premiers décibels du match d’ouverture, il pourrait désormais connaître une autre sensation : celle de réduire à néant les chances de qualification des Bleus et s’offrir au passage un ticket d’entrée presque composté pour les huitièmes de finale. Une joie que le Mexique avait connue en 2006 en Allemagne avant de déchanter en assistant au but improbable de l’Argentin Maxi Rodriguez dans la première prolongation. 

Une génération dorée

De cette épopée, il reste encore quelques rescapés : Marquez le guide spirituel, Gerardo Torrado, le baromètre, Cuauhtemoc Blanco, plus célèbre pour son saut du crapaud que pour son embonpoint. De toute manière, Blanco n’a plus vraiment besoin de se démener sur le front de l’attaque mexicaine. Pour cela, il a de nouvelles flèches à qui il rend presque une quinzaine d’années. Leurs noms : Carlos Vela, Giovani Dos Santos, Javier Hernandez. Ils jouent, dans l’ordre, à Arsenal, Galatasaray, et Chivas. 

Hernandez a déjà prévu de traverser l’océan Atlantique pour rejoindre Manchester United au lendemain du Mondial. Giovani Dos Santos a lui beaucoup à faire pour se racheter. Protégé de Ronaldinho à Barcelone, le jeune prodige de 22 ans est allé s’empaler sur les gros gabarits de la Premier League à Tottenham avant de couler des jours heureux en Turquie. Quant à Vela, il poursuit son apprentissage à Londres sous Wenger. On a connu moins bon professeur. A eux trois, ils symbolisent cette nouvelle génération mexicaine titrée en 2007 lors des championnats du monde des moins de 20 ans. Ces trois-là ont pour dénominateur commun la technique et la vitesse, ruinées parfois par leur faculté à manger le ballon… Cet arsenal offensif a de quoi faire des envieux. Défensivement, en revanche, c’est une autre histoire. Lenteur, approximations, hésitations, des latéraux qui jouent ailiers, la défense mexicaine malgré la classe de Marquez, est loin d’être un gage de sureté. Et c’est sans doute pour ça, que Javier Aguirre n’est pas prêt d’arrêter de crier.


Equipe probable
: Pérez – Osorio, Rodriguez, Marquez, Marquez, Salcido – Torrado, Juarez – Giovani, Franco, Vela.


Mickaël BUSSON