« C'est une bière légère, maltée, légèrement fruitée et peu alcoolisée. Cela m'a pris dix ans pour trouver un nom pouvant avoir un impact ! », lance Graham Chennells, 62 ans, qui a mis au point sa création dans une brasserie artisanale au fond du jardin de l'hôtel familial.

Et quel impact! Les commandes ont décollé après un festival international de bière en mars au Royaume Uni, où elle va être vendue à la pression dans 800 pubs « dès le coup d'envoi de la Coupe du monde le 11 juin », se réjouit son fils Richard qui dirige l'affaire.

250 000 pintes en Angleterre

En un mois, les Chennells espèrent écouler 250.000 pintes en Grande-Bretagne, où la Zulu Blonde est produite par une grande brasserie.

Victime d'un succès trop rapide, la bière n'a pu être distribuée de la même façon en Afrique du Sud mais elle devrait être disponible en bouteilles dans tout le pays en août. Dès juillet, elle le sera dans le reste de l'Europe, au Canada et en Australie.

« La Coupe du monde a créé un intérêt pour l'Afrique du Sud », se réjouit Richard.

Un heureux accident

L'aventure commence en 1991 lorsque Graham rachète l'hôtel George. Quelques années plus tard, il commence à brasser dans sa maison avant d'acheter une petite brasserie où il expérimente et finit par élaborer huit bières.

« J'ai trouvé la recette par accident. C'est une exploration spontanée, j'ai mis un peu de farine dans ma bière », résume ce touche-à-tout qui a été fermier, sportif de haut niveau, maire d'Eshowe et homme d'affaires, avant d'être ruiné et de se refaire une santé avec l'hôtel George.

Situé à 150 km au nord-est de Durban, cet établissement et son auberge de jeunesse attenante font le plein pour le Mondial. La quatrième génération de Chennells en Afrique du Sud entend faire découvrir aux visiteurs les charmes de la région, berceau du roi Shaka, le fondateur de la nation zouloue.

« La Zulu Blonde est mieux qu'une brochure touristique », affirme Richard. « Les gens ne la lisent pas, ils la goûtent et veulent en savoir davantage sur la culture zouloue. » La France va-t-elle être servie ?


Samuel Auffray