Il y a quatre ans, cette Selecçao-là avait fait très peur aux Bleus en demi-finale du Mondial. Il avait fallu un pénalty de Zidane pour s’en défaire. Puis elle a chuté contre l'Allemagne dès les quarts de l'Euro 2008, son premier rendez-vous après la retraite de Luis Figo, dernier représentant de la génération dorée. La suite, ce sont des qualifications 2010 crispantes pour les supporters et un billet quasi miraculeux. De quoi instiller le doute sur la relève des glorieux anciens.

Une crise de talent

A fond dans les phases finales, même blessé à un pied comme au dernier Euro, Cristiano Ronaldo en a agacé plus d'un par son faible rendement dans la campagne vers l'Afrique du Sud. Rayonnant en Liga, le Madrilène n'a pas inscrit le moindre but en sept apparitions. L’homme qui valait 94 millions d'euros a même dû affronter une polémique entre le Real et la sélection lorsqu'il était blessé à la cheville.

Plus prévisible dans son 4-3-3, le Portugal traverse aussi une crise des talents. D'autant plus aigüe que la succession est lourde à porter et le rêve du petit pays immense : un premier titre.

Le retour des tauliers

Le cas Nani est typique des éclosions inachevées. Vendu comme un clone de Cristiano Ronaldo, l'ailier mancunien est en mode alternatif depuis trois ans en sélection. Trop inégal, trop personnel, pas assez décisif. Autres prodiges naguère annoncés, les attaquants Helder Postiga (Sporting, ex-St-Etienne) et Ricardo Quaresma (Inter) sont portés disparus.

Les jeunes milieux Miguel Veloso (Sporting) et Manuel Fernandes (Valence) n'ont pas totalement convaincu. Résultat, le sélectionneur Carlos Queiroz s'en remet à des tauliers moins chatoyants mais réguliers, à l'image de Duda, milieu à Malaga et latéral gauche avec la Selecçao.
La filière brésilienne

Pragmatique, l'ancien bras droit de Sir Alex pallie aussi les manques grâce au frère brésilien. Après Deco (février 2003) et Pepe (août 2007), Liedson a renforcé le Portugal en septembre 2009. Les bons débuts du buteur naturalisé ont coïncidé avec le rebond en qualifications. A 32 ans, il ne cadre peut-être guère avec l'idée de nouvelle génération. Mais il faut jouer parfois la prolongation.