En langage courant, on appelle ça un récital. Une démonstration. Une véritable démonstration de football délivrée à tous les passionnés de ballon rond. Et ce sont les Argentins, favoris de la compétition, qui l’ont subie (4-0). 

Jusqu'à la demi-finale disputée mercredi prochain contre le vainqueur d’Espagne-Paraguay, les superlatifs risquent de pleuvoir sur l’Unter Den Linden, l’avenue berlinoise interminable où des centaines de milliers d’Allemands ne cessent de s’amasser pour se rappeler au bon souvenir du Mondial 2006. Mais comment ne pas tomber dans la louange après avoir assisté à un tel concert de passes d’une maîtrise et d’une justesse rarement aperçues depuis le 11 juin.

La Mannschaft est entrée dans la danse de la meilleure des manières, par l’intermédiaire de sa nouvelle star Muller. Le Munichois de 20 ans dévie de la tête un coup franc de Schweinsteiger pour ouvrir le bal (3e). La suite, c’est une prestation physique et rythmée par le trio infatigable Muller-Klose-Podolski. Demichelis et Burdisso ont été harcelés toute la partie, Otamendi et Heinze réduits à jouer dans leur moitié de terrain. La faute à un pressing tout terrain accompli par le premier rideau allemand. Et quand celui-ci a fini par la jouer decrescendo, les Argentins n’ont même pas su en profiter. Du coup, le trio est reparti de plus belle : Muller bataille à terre, transmet à Podolski qui sert Klose sur un plateau (67e). 

A 2-0, les Argentins, sonnés ont déserté la scène. Messi, soliste génial, s’est éteint. A la baguette, Schweinsteiger et Oezil, eux, s’en sont donné à cœur joie. Le premier a déposé la défense de l’Albiceleste pour permettre à Friedrich d’inscrire son premier but sous le maillot de la sélection allemande (74e). Puis, pour clore le spectacle, le prodige du Werder a offert à Klose, au terme d’une contre-attaque d’école, son 14e but en Coupe du monde, à une marche du record de Ronaldo (88e).

Mais pour que ce final se transforme en apothéose, les Allemands vont devoir franchir le cap des demi-finales. Pour cela, il leur faudra jouer un nouveau numéro sans fausse note. Après ça, quoi qu’il arrive, ils auront le droit à d’infinis rappels à leur retour au pays...


Mickaël BUSSON.