On risque encore de parler encore longtemps de cette 38e minute. Lampard hérite d’un ballon à vingt mètres du but allemand. Son lob superbe touche la transversale et rebondit 50 cm derrière la ligne de Neuer avant de ressortir. Les Anglais, le stade, la terre entière l’a vu, sauf l’assistant de M. Larrionda, qui risque à lui tout seul de relancer l’éternel débat sur la vidéo.  Forcément à 2-1 pour Lahm et les siens, cela aurait changé la donne. Peut-être, mais à bien y regarder, il n’y a pas vraiment eu de débat sur la pelouse du Free State Stadium de Bloemfontein.

Les Allemands ont dominé les Anglais de la tête et des épaules. Et surtout de la tête. Leur intelligence de jeu est indéniable et leur qualité technique fait plaisir à voir. Du mouvement, de la justesse et de l’efficacité, l’attaque allemande n’en manque pas. Premier aperçu avec Klose qui, sur un dégagement de Neur, se joue d’Upson pour tromper James (20e). La seconde réalisation un modèle du genre. 1-2-3 Oezil-Klose-Muller. La dernière trouvaille du Bayern décale Podolski qui glisse le ballon entre les jambes de James (32e). On jouait depuis une demi-heure et les Anglais n’avaient pas vu le jour.

Mais si le fighting-spirit est irlandais à la base, il doit sans doute être aussi britannique. Au lieu de lâcher prise, les Anglais sont enfin entrés dans la partie. Upson d’un coup de tête relançait la machine cinq minutes plus tard (37e). Une minute avant que Lampard ne fasse trembler les instances internationales du foot peuplées d’anti-vidéos.

Finalement, les Allemands leur auront rendu un grand service. Au retour des vestiaires ils laissaient passer l’orage pour mieux laisser parler leur classe. Un coup franc superbe de Lampard faisait à nouveau trembler la barre transversale (52e). Bien malchanceux, Lampard n’a fait que réveiller son bourreau. Schweinsteiger s’en allait fixer toute l’arrière garde de sa Majesté pour servir Muller qui, seul face à James, ne se posait aucune question (67e). La suite allait être une redite, version Oezil cette fois. Le petit génie du Werder Brême, en passe de devenir la révélation attendue de ce Mondial, temporisait pour envoyer Muller au doublé (70e). 

Non, vraiment les Anglais ne méritaient pas ça. En revanche, les Allemands méritaient tellement de passer que n’on en oublierait presque cette grossière erreur d’arbitrage. Les anciens retiendront qu’il s’agit seulement d’un juste retour des choses après le but encore contesté aujourd’hui de Geoff Hurst qui avait permis aux Anglais de remporter leur unique Coupe du monde en 1966. Les moins téméraires s’en tiendront à la phrase déjà passée à la postérité de Gary Lineker, le célèbre attaquant anglais: « Le football est jeu qui se joue à 11 et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ». Aujourd’hui, ils sont nombreux à le croire.




Allemagne – Angleterre : 4-1

Buts : M. Klose (20e),  L. Podolski (32e),  M. Upson (37e), T. Müller (67e, 70e).

Avertissements : A.Friedrich (47e), Johnson (82’)

Arbitre : M. Larrionda.


Mickaël BUSSON.