Il faut avant tout reconnaitre la supériorité du Mexique ce soir à Polokwane. Un but du jeune Hernandez et un pénalty du vétéran Blanco ont douché les espoirs tricolores en seconde période. Bien organisés et très dynamiques les Mexicains ont su considérablement gêner l’équipe de France moribonde. Supérieurs techniquement, les joueurs de Javier Aguirre ont attaqué la rencontre tambour battant et se sont créés de nombreuses situations chaudes dès les vingt premières minutes du match. Notamment, lorsque Salcido a enrhumé Sagna sur son côté avant de buter sur Lloris.

Bref, inutile de refaire le match, le Mexique a amplement mérité sa victoire. Il faudrait vraiment une catastrophe pour que « El Tricolor » ne soit pas au second tour. On ne rentrera pas dans des calculs d’apothicaires mais la France devra gagner 3-0. Mission impossible même avec l’aide d’un Jabulani fou ou de vuvuzelas endiablés.

Et le problème est bien là. On sent l’équipe de France incapable de marquer un but. A l’image d’Anelka en première période. Il est impensable de voir un joueur marcher en Coupe du monde et l’attaquant de Chelsea a fait étalage de tout ce que l’on ne veut pas voir. Le natif de Trappes n’a absolument pas respecté son positionnement sur le terrain et a été inexistant. Et pas uniquement ce soir. Comme une conclusion il a privé Toulalan du dernier match après un maître coup-franc dans le mur. Les Bleus ont donné l’impression de totalement se désunir et de manquer d’esprit de révolte. La comparaison avec le Mexique a été flagrante. D’un côté une équipe joueuse, motivée, de l’autre une formation apathique. Même Abou Diaby, l’une des rares satisfactions, a réussi à tomber au niveau de ses partenaires. Dramatique.

« Je n’ai pas de mots, je suis comme tout les spectateurs ». La réaction de Raymond Domenech à la sortie de la pelouse a de quoi surprendre. Car c’est surement une partie de son rôle de trouver les mots. De faire les bons choix. Face à la fronde des anciens, Yoann Gourcuff a sauté, remplacé par Florent Malouda. Effectivement le Bordelais n’avait pas offert des prestations de haut rang mais maintenant on en est sur, il n’est pas le problème. Positionné en meneur de jeu, Franck Ribéry a été transparent. Sur son aile droite Govou a confirmé ses premières prestations, quand aux entrants Gignac et Valbuena ils ont donné l’impression de ne pas participer. Mention spéciale tout de même au Marseillais qui s’est fait remarqué par son manque de fair-play sur le pénalty de Blanco. Comme si l’image de l’équipe de France avait besoin de ce genre de comportements indignes. Un mot sur la défense qui avait pourtant rassuré face à l’Uruguay. Totalement dépassés par la vivacité de Vela, Do Santos ou Franco, l’arrière-garde tricolore s’est mise au diapason de ses camarades offensifs.

Attendons maintenant un ultime tour de magie de Raymond pour son dernier match comme sélectionneur. Je reconnais être impatient.  Ah si, j’oubliais, la soirée a fait 680 heureux. Les Irlandais qui ont bénéficié de pizzas gratuites offertes par un pizzaiolo de Dublin à chaque but encaissé par la France.

Samuel Auffray