Bien en place tactiquement le Brésil version 2010 est vraiment une équipe à l’image de son sélectionneur Dunga. Rigoureuse pendant la première demi-heure, le Brésil a marqué sur sa première opportunité. Un corner de la droite de Dani Alves repris magnifiquement par le monstrueux Juan de la tête et le plus dur était fait (34ème). Sans forcer son talent outre mesure, la seleçao a pris le dessus sur une formation chilienne émoussée depuis son opposition face à l’Espagne.

Un match qui a laissé des traces puisque la charnière centrale de Marcelo Bielsa était suspendue pour affronter les auriverde. Quatre minutes plus tard, alors qu’il avait semblé à la peine, Robinho conduit son ballon sur l’aile gauche avant de servir Kaka dans l’axe du terrain qui remise en une touche sur Luis Fabiano. A la limite du hors-jeu, le sévillan contrôle, élimine Bravo et inscrit le second but dans la cage vide (38ème). Voilà comment, sans impressionner, le Brésil rejoint les vestiaires avec deux unités d’avance.

A la reprise, le sélectionneur argentin du Chili, Bielsa, change Gonzales et Contreras pour Valdivia et Tello. Le premier entrant, auteur d’une belle mi-temps, a tenté à mainte et mainte reprise de forcer le coffre-fort brésilien mais il est très difficile d’inquiéter Julio Cesar depuis le début de la compétition. Bien organisée autour du capitaine Lucio et du romain Juan avec la sentinelle Gilberto Silva en soutien, le Brésil défend souvent debout, fait preuve d’un grand pouvoir d’anticipation et d’une impressionnante mobilité. Ajoutez Michel Bastos et Maicon et vous obtenez une efficace défense européenne.

Un autre joueur a marqué les esprits ce soir. Il s’agit de Ramires, le petit milieu de terrain du Benfica. Titularisé en lieu et place du turinois Felipe Melo, le jeune international (23 ans, 15 sélections) a réussi tout ce qu’il a tenté sur la pelouse de l’Ellis Park de Johannesburg. Notamment à la 59ème minute où il s’est projeté très rapidement vers l’avant, éliminant deux adversaires avant de servir habilement Robinho. Le joueur de Manchester City, rentré se faire une santé du côté de Santos en janvier, reprend l’offrande du plat du pied droit et crucifie le portier chilien.

Sans folie, à son rythme, le Brésil a su s’éviter tout danger. Car il faut reconnaître, et souligner la volonté du Chili. Sans jamais abdiquer, les chiliens ont tout tenté pour sauver l’honneur mais ni Suazo, Valdivia ou Beauséjour n’ont su (pu ?) trouver la faille.

Finalement les auriverde s’avancent tranquillement vers leur premier test. Ils seront privés pour ce match de Ramires qui a écopé d’un carton jaune, distribué, pourtant avec parcimonie par le très intelligent Monsieur Webb. Face au Pays-Bas, il faudra surement faire plus mais la remarque vaut également pour leur adversaire. Le duel Michel Bastos – Arjen Robben fait saliver d’avance mais il faudra attendre vendredi pour savoir si, en plus d’être créatif, le Brésil de Dunga est toujours aussi réaliste.

Samuel Auffray