On espérait un feu d'artifice de cette alléchante opposition entre le Brésil et le Portugal. Malheureusement pour les spectateurs, le football est avant tout un sport de résultats. Comme l'avait dit en son temps le sélectionneur anglais Fabio Capello, "le spectacle c'est pour le public. Moi, seul le résultat m'intéresse".  

Tout est dit. Voilà à quoi nous avons assisté cette après-midi. Il y a bien eu quelques occasions de part et d'autres, notamment Raul Meireles (60ème) à la réception d'un centre de Cristiano Ronaldo ou une frappe sur la barre et une tête piquée de Luis Fabiano en première période, mais le Brésil et le Portugal version 2010 sont surtout deux formations extrêmement bien organisées. De plus, les absences de Kaka et Robinho côté auriverde n'ont rien à arrangé pour le spectacle. 

Le Brésil de Dunga, maître tacticien, peut-être flamboyant mais il est aussi rigoureux à l'image de Lucio que José Mourinho a su modeler à son image à l'Inter. En face avec des joueurs comme Ricardo Carvalho, on a également une bonne dose d'expérience. Surtout, il faut bien l'avouer, le match nul arrangeait les deux parties. En effet, les brésiliens gardent leur première place et les portugais, avec ce point supplémentaire assure leur place au second tour. Comme un symbole de cette rugosité, les sept cartons jaunes distribués en première période par l'arbitre Benito Archundia. 

Car dans l'autre rencontre, la Côte d'Ivoire a su faire la différence rapidement par l'intermédiaire de Yaya Touré, d'une frappe aux vingt mètres (13ème), et de N'Dri Romaric (20ème), à la réception d'une frappe de Drogba sur la barre. Un troisième but du joueur de Chelsea Salomon Kalou en fin de rencontre n'y changera rien. Même en cas de défaite des Portugais, la différence de buts est largement défavorable aux partenaires de Drogba. Le carton du Portugal à la journée précédente (7-0) avait mis à mal les espoirs des éléphants défaits par le Brésil (3-1). 

Si le sort en est jeté dans le groupe G, nul ne doute que les joueurs suivront avec impatience les résultats de ce soir dans le groupe H. En effet, le favori et champion d'Europe en titre espagnol est en difficulté à l'heure d'affronter le Chili. Si Dunga a déclaré se concentrer sur son équipe et son football, le portugais Simao a reconnu "espérer ne pas jouer l'Espagne".

Quelle que soit l'issue de la soirée, un second huitième de folie s'annonce après le savoureux, mais moins ensoleillé, Allemagne-Angleterre. A moins qu'une autre secousse frappe l'Europe après les éliminations de la France et de l'Italie.

Les huitièmes de finale »

Samuel Auffray