"C'est vrai qu'à 31 ans, j'ai le sentiment d'être au meilleur de ma forme. Je suis bien dans mon corps, bien dans ma tête" avoue-t-il sereinement à quelques jours de l'épreuve reine. Il faut dire que le parcours du Suisse a été semé d'embûches, en témoigne sa médiatique blessure contre la Turquie lors du match de barrage pour Allemagne 2006, où il avait été victime d'un coup de pied dans le bas-ventre qui lui perfora le canal urinaire. Puis, cantonné au banc de touche lors de l’Euro 2008, il dût sérieusement penser à prendre sa retraite internationale. Jusqu'à la nomination d'Ottmar Hitzfeld à la tête de la Nati, une occasion pour lui de la relever.

Solidité et ténacité

"J'ai eu la chance qu'Ottmar Hitzfeld accorde davantage d'importance aux performances et au mérite qu'au nom et aux couleurs que l'on porte", assure le nouveau pilier de la défense helvète. "Quand on a la chance d'avoir la confiance de l'entraîneur, que ce soit en club ou en équipe nationale, c'est plus facile d'enchainer les bonnes performances !" argumente-t-il pour expliquer ses neuf titularisations sur dix possibles au cours des qualifications.

"S'appuyer sur notre bloc défensif"

Il est aujourd’hui l'indiscutable patron d'une arrière-garde suisse, meilleure défense de son groupe de qualification avec seulement huit buts encaissés. Tout juste admet-il que "ce bloc défensif, n'incluant pas exclusivement les défenseurs mais l'équipe dans son ensemble, est ce sur quoi la Suisse va s'appuyer en Afrique du Sud pour essayer de faire mieux qu'en 2006". La Nati s'était alors fait éliminer aux tirs au but en huitième de finale par l'Ukraine, sans avoir encaissé le moindre but. "C'est là que tout s'est joué. Là où beaucoup d'équipes auraient explosé, nous nous sommes ressaisis et nous avons su construire les victoires qui ont suivi précisément cet échec" avait-il reconnu après une défaite à domicile face au Luxembourg.

Une tête porte bonheur

Comme un symbole, c'est l'Auxerrois qui va permettre à la Suisse de prendre possession de cette première place qualificative, le 5 septembre dernier contre la Grèce. En plus d’être bien faite, sa tête lui a aussi permis de mettre son pays sur l'autoroute du précieux sésame. Son seul et unique but en plus de 30 sélections ! "C'était incroyable ! Nous étions deuxièmes derrière les Hellènes, il fallait donc impérativement une victoire. Le match était très fermé, il y avait énormément de tension. Et puis il y a eu ce coup de pied arrêté, j'ai senti le coup, et c'est allé au fond à mon immense joie", raconte le héro malgré lui.

« Passer les poules »

"L'objectif est de passer la phase de poule. Nous avons trois matches devant nous pour s'offrir un bout de rêve, un match contre le Brésil, puisqu'il est possible qu'il soit au rendez-vous de nos huitièmes. Pour une nation comme la nôtre, sortir des poules serait déjà énorme !" Dans le Groupe H avec l'Espagne, le Honduras et le Chili les jeux sont ouverts.