Dans leur magnifique tenue blanche, les joueurs français ont été dépassés de la tête et des épaules par les champions d'Europe en titre. Impressionnants de maîtrise technique et au jeu collectif léché, les joueurs de Del Bosque ont joué à leur main face à des Français limités dans la conservation du ballon. Avec un tiers de possession de balle en seconde période et une première occasion franche à la 79ème minute, les tricolores n'ont jamais mis en danger des ibériques qui n'affichaient pourtant pas une assurance énorme défensivement. Il a fallu pour cela l'entrée en jeu de Malouda et du revenant Cissé. Le premier centrant sur la tête du second pour trouver le poteau d'un Casillas aussi peu serein que face à l'OL en Champions League. En première période, Toulalan a continué à exceller dans un « jeu vers l'arrière » exaspérant, malgré un abattage défensif précieux. Dans le duel à distance qui l'opposait à son partenaire de club Xavi Alonso, Lassana Diarra a été le seul français à évoluer à un niveau intéressant. Présent dans les duels, tentant de mettre de la vitesse, le madrilène a rendu une copie correcte. Un an après la défaite marseillaise face à l'Argentine de Maradonna, les Français ne donnent pas l'impression d'avoir progressé et confirment les doutes suscités par leur prestation face à l'Irlande en retour des barrages. Sur le second but, nous avons vu une défense française aux abois, qui s'est faite « tournée » par la vivacité d'Iniesta. Malheureux une fois de plus, après son csc face à la Roumanie, Escudé n'a pas donné entière satisfaction. A l'inverse, malgré un double grand pont de Torres, entré à la mi-temps, le néo-international Ciani s'est montré plutôt à son avantage notamment en début de rencontre. A leurs côtés, les latéraux Sagna et Evra ont été plutôt discrets.

Henry à la peine, la France en 4-4-2

Sur l'antenne de TF1, Arsène Wenger avait prédit un grand match de Thierry Henry. Ce ne fut pas le cas pour le capitaine des Bleus, transparent pendant l'heure qu'il a passé sur la pelouse. Légèrement sifflé en début de match, il est à l'origine du premier but espagnol en perdant le ballon au milieu du terrain. Deux passes plus tard, c'est Villa qui trompe Lloris en face à face. Les temps sont durs pour le blaugrana, remplaçant en club et de plus en plus contestable en sélection. Pourtant à la mi-temps, Raymond Domenech, dont la démission à été demandée timidement par le public avant la pause, a tenté un coup de coaching en passant du 4-2-3-1 au 4-4-2 avec Henry en pointe aux côtés d'un Anelka discret pendant l'ensemble de la rencontre et bien loin de ses performances londoniennes. Ribéry gardant le côté droit pendant que Gourcuff, combatif à défaut d'être décisif, se retrouvait exilé à droite. A la décharge du meneur de jeu girondin, la France n'a jamais été en mesure de poser le ballon et d'enchaîner les passes. Registre dans lequel il peut exprimer toutes ses qualités.

La liste connue en mai

A un peu plus de deux mois de la liste des sélectionnés, les questions restent nombreuses, notamment en ce qui concerne l'organisation de l'équipe. Car si l'on excepte les absences de Gallas et Abidal dans l'axe défensif central, l'équipe de ce soir est très proche d'un probable onze-type. Evidemment on espère le retour en grâce et en forme de Viera pour dynamiser le milieu de terrain et pourquoi pas la titularisation de Malouda, en grande forme à Chelsea. Pour le reste il va falloir trouver de toute urgence des solutions pour éviter un nouveau fiasco. Car dans le même temps les Uruguayens se sont imposés 3 buts à 1 en Suisse.

Samuel Auffray