En nets progrès dans la construction du jeu et dans la finition, les Bleus qui peuvent nourrir le regret d'avoir été devancés par la Serbie pour la première place de leur poule, connaitront leur adversaire des barrages des 14 et 18 novembre lors du tirage au sort effectué lundi à Zurich.

Dans la perspective de ces barrages, le sélectionneur Raymond Domenech avait laissé au repos ses quatre défenseurs titulaires (Patrice Evra, William Gallas, Eric Abidal, Bacry Sagna), tous susceptibles d'être suspendus en cas d'avertissement face à l'Autriche. En charnière centrale on trouvait donc les deux "Espagnols" du FC Séville Sébastien Squillaci et Julien Escudé, et comme latéraux Gaël Clichy (Arsenal) et Rod Fanni (Rennes).

La revue d'effectif était large puisque Alou Diarra et Moussa Sissoko remplaçaient à la récupération Jérémy Toulalan et Lassana Diarra suspendu.

Karim Benzema qui n'avait plus été titularisé en match officiel depuis la Serbie l'an dernier, retrouvait le poste d'avant centre en doublette avec Thierry Henry, alors que Florent Malouda et Sidney Govou étaient chargés d'animer les côtés.

Les Bleus devaient laver l'affront du match aller, la gifle 3-1 reçue à Vienne il y a un ans, qui avait précipité le parcours cahotique des Français dans le groupe 7.

Domenech avait tenté d'expliquer la défaite en disant qu'il aurait fallu des "escabeaux" pour contrer les géants autrichiens...

Les géants restaient d'actualité. D'une remise de la tête, Marc Janko (1,96 mètre) trouvait en retrait Stefan Maierhoffer (2,02 mètres) qui de l'entrée de la surface expédiait un missile qu'Hugo Lloris sortait en corner au prix d'une belle détente (14e). Suspendu lors de la large victoire des Bleus 5-0 face aux Iles Féroé samedi à Guingamp, le gardien lyonnais donnait confiance au duo Escudé - Squillaci, aux affaires lors de la dernière défaite de l'équipe de France, face au Nigeria (0-1) le 2 juin dernier à Saint-Etienne.

La vivacité était française, le Toulousain Moussa Sissoko pour sa première titularisation, se montrant plus entreprenant que timide.

Sur un centre de la gauche de Florent Malouda, Benzema ouvrait le score d'une tête plongeante (1-0, 17e). Ce huitième but en 27 sélections, plein d'envie, réconciliait définitivement l'attaquant du Real Madrid avec l'équipe de France.

Domenech avait souhaité que la série de cinq matches avec buts marqués continue pour les Bleus. Il était servi.

D'autant que pour une faute sur Rod Fanni de Christian Fuchs dans la surface, l'arbitre portugais Oliveira Alves Garcia sifflait un penalty. Thierry Henry le transformait en force pour son 51e but record en 115 sélections (2-0, 27e).

Sans souffrir du forfait de leurs créateurs Yoann Gourcuff et Franck Ribéry, les Bleus en mouvement perpétuel, se créaient de nombreuses occasions avant le repos sans aggraver la marque.

Au retour des vestiaires, l'attaquant du Napoli Erwin Hoffer remplaçait Maierhofer. Profitant d'une erreur d'Escudé déjà malheureux face à la Roumanie où il avait marqué contre don camp, Hoffer chipait un ballon et frappait de l'entrée de la surface, Lloris ne pouvant que repousser dans les pieds de Janko qui réduisait la marque (1-2, 47e).

Domenech remplaçait Henry par André-Pierre Gignac (51e). Le Toulousain, auteur d'un doublé face aux Féroé à Guingamp, partait côté gauche, repiquait au centre et d'une frappe croisée de 20 mètres battait imparablement le gardien Christian Gratzei, remplaçant de Payer à la mi-temps (3-1, 66e).

Ce 3-1, score du match aller inversé, était forcémént symbolique, comme la marque d'un renouveau.

Avec quatre buts en huit sélections, Gignac meilleur buteur de la Ligue 1 la saison dernière, confirmait son ascension.

David Alaba en remplaçant Christian Fuchs (80e) devenait le plus jeune sélectionné en équipe d'Autriche, à 17 ans trois mois et 20 jours.

Deux supporters enjoués entrés sur la pelouse étaient expulsés par les stewards.

Battue 2-1 en Lituanie mercredi, la Serbie finit en tête du groupe 7 avec 22 points, la France deuxième avec 21 et l'Autriche troisième avec 14.

avec AP