"J'attends de cette rencontre la confirmation de ce que l'équipe a montré face à la Serbie puis contre la Roumanie et cela dans les domaines de l'envie, du jeu, de l'animation", a déclaré mardi après-midi le sélectionneur Raymond Domenech.

Battus en Autriche (1-3) pour leur premier match des éliminatoires, les Tricolores n'ont plus perdu depuis, battant d'abord la Serbie (2-1) à Saint-Denis puis arrachant le match nul à Constanta, samedi dernier après avoir été menés 2-0 après 17 minutes.

Ces deux résultat ont vraisemblablement permis au sélectionneur de sauver sa tête. Son maintien à la tête de la sélection tricolore sera bien débattu mercredi au conseil fédéral de la Fédération Française de Football mais il est assez peu probable que le contenu de la prestation des Bleus face à la Tunisie change quoi que ce soit.

Pour le reste, la France a une invincibilité à défendre face à la Tunisie. Par deux fois ces formations ont croisé leurs routes. En 1978, les Bleus avaient dominé les Aigles de Carthage (2-0) sur le sol français. En août 2002, Jacques Santini avait inauguré son mandat à la tête de la sélection tricolore en ramenant un nul de Tunisie (1-1).

Cette nouvelle confrontation devrait servir à accréditer l'idée qu'un groupe rajeuni et compétitif est en train de naître. Indépendamment de récurrents problèmes défensifs, la sortie roumaine a laissé l'image d'une équipe dotée d'une âme et d'un indéniable potentiel offensif.

"On a très mal débuté en Roumanie, après on fait une bonne deuxième période. Ce qu'il faut essayer de faire c'est un match complet pendant 90 minutes et finalement pour gagner c'est ce que l'on va essayer de faire contre la Tunisie", a affirmé le milieu de terrain Jérémy Toulalan.

Selon une habitude bien établie, c'est le capitaine qui vient devant la presse la veille du match. De là à penser que Toulalan portera le brassard mardi soir à Saint-Denis, il n'y a qu'un pas. Le Lyonnais n'a toutefois pas voulu confirmer sa prochaine promotion. "Je ne sais pas. On ne connaît pas l'équipe, encore", a-t-il affirmé.

La Tunisie est également en reconstruction sous les ordres du technicien portugais Humberto Coelho, qui a succédé à l'ancien sélectionneur tricolore Roger Lemerre. Ce dernier est parti avec un bon bilan sportif qui a assis la réputation de la Tunisie en Afrique

Sous sa férule, la Tunisie a, enfin, remporté la Coupe d'Afrique des Nations (2004) après deux finales perdues et rallié l'Allemagne en 2006 pour sa quatrième participation à une phase finale de Coupe de monde. Mais les Tunisiens éprouvent des difficultés à s'affirmer en dehors de leur continent faute de véritable expérience au plan international malgré quelques renforts de joueurs expatriés.

En dépit du délai très court de récupération entre la visite en Roumanie et le match de la Tunisie, Domenech ne semble pas prêt à opérer une très large rotation.

"L'idée c'est la continuité", a indiqué le sélectionneur. "Le match peut aussi servir à relancer certains joueurs qui doutent", a-t-il toutefois précisé.

Pour cette rencontre, la France ne pourra pas faire l'économie d'une nouvelle refonte de sa défense qui est désormais son point faible avec quatorze buts encaissés lors des six dernières sorties.

William Gallas, déjà forfait en Roumanie, a jeté l'éponge dimanche en raison d'une contracture à la cuisse droite. Bacary Sagna est lui aussi hors-jeu victime d'une douleur au tendon rotulien du genou droit. Il pourrait être remplacé par le néophyte Rod Fanni alors que Philippe Mexès, catastrophique en Autriche, retrouverait une place dans l'axe. AP