Des sueurs froides. Les clients du café Libertad dans le 10e arrondissement de Paris en auront eues finalement toute la soirée. Ils étaient plus d'une centaine de supporters de la Roja ou de Sud-Americains à s'être amassés dans ce troquet. Le coup de sifflet à peine lancé que déjà les premiers noms d'oiseaux teintés de mauvaise foi se font entendre. Pourquoi ? Au grand étonnement de plus d'un, les hommes de Del Bosque ont commencé par déjouer. La faute à un pressing tout terrain des Chiliens et une agressivité à la limite du condamnable. 

Pendant 20 minutes, les champions d'Europe 2008 sont rentrés dans le rang. Jusqu'à ce que Villa redevienne MaraVilla! A la 24e minute, le futur barcelonais profitait d'une mauvaise sortie du portier chilien pour ouvrir la marque du gauche de plus de 40 mètres ! La cage était vide, mais ce n'était pas donné à tout le monde de mettre la balle à fond. Le bar s'est embrasé. Même des vuvuzelas version rouge et jaune avaient fait le voyage pour résonner plus fort que jamais.

Villa, lui, désormais meilleur buteur du Mondial, s'est senti poussé des ailes. Décalé sur son aile gauche, il trouvait Iniesta qui d'un plat du pied génial, corsait l'addition (34e). Del Bosque, bien inspiré, pouvait se féliciter de l'avoir aligné, malgré ses blessures à répétition.

Et dans la confusion la plus totale, Estrada crochetait involontairement Torres sur l'action du but. El Nino ne s'est pas gêné et en a rajouté suffisamment pour que le Chilien regagne les vestiaires avant ces partenaires, après un second carton jaune. Dès lors, les Olé se sont multipliés au moins autant que les passes à dix initiées par les Xavi et les siens. En Afrique du Sud, à plus d'une centaine de kilomètres de là, les Suisses étaient tenus en échec par le Honduras, qualifiant ainsi les hommes de Bielsa. Ceux du café Libertad s'en fichent éperdument de toute manière. 

Mais l'assistance s'est vite refroidie. Une coupure de courant et un but chilien inscrit par Millar (47e), tout juste entré en jeu, pendant celle-ci ont douché la folie ambiante. La Roja semble même avoir été touchée par cette réduction du score. Elle a déroulé jusque dans les arrêts de jeu sans jamais être inquiétée, et sans pour autant porter le danger. Car comme partout, les portables ont fonctionné. La Suisse tenue en échec, personne n'avait besoin de dominer. Les supporters du café Libertad s'en sont contentés.

Finalement les Espagnols rencontreront en huitièmes les Portugais pour un derby de la péninsule ibérique qui s'annonce "caliente". Le Chili, lui fait sans doute la grise mine, il héritera du Brésil. Bon courage...

Mickaël BUSSON.