Pour sa onzième participation à la phase finale, le technicien de la Céleste a l’occasion de prouver à la face du monde que la « grinta » n’est pas l’unique atout de sa formation. Longtemps, l’Uruguay, 16e au classement FIFA et deux fois titrées (1930 et 1950), était annoncée comme une équipe besogneuse, avec un goût prononcé pour le tacle glissé et la contre-attaque peu orchestrée. Et ce n’était pas ses deux dernières confrontations avec l’Equipe de France qui pourront le contredire. En 2002, en Corée du Sud, Henry tombe dans le panneau et voit rouge dès la 25e minute. 0-0. En novembre 2008, devant le peu de spectacle offert, le public s’enthousiasme des tentatives de bicyclettes à répétition d’un jeune loup nommé Savidan. Résultat : 0-0.


Pourtant, il serait bien étonnant d’en voir autant en Afsud. Tabarez le sait : il peut aujourd’hui s’appuyer sur une des plus belles générations foot uruguayen depuis celle d’Enzo Francescoli avec laquelle il s’était  hissé en huitièmes de finale du Mondial italien en 1990.


Malgré des éliminatoires laborieux qui les ont obligés à se débarrasser du Costa Rica en barrages, l’Uruguay cherche à faire évoluer son identité. Et au vu de son potentiel, incarné par un bel arsenal offensif, elle aurait tort de s’en priver. Que ce soit à l’Atletico Madrid, ou à l’Ajax Amsterdam pour le second, Forlan et Suarez enfilent les buts comme des perles (53 buts à eux deux cette saison). Cavani (Palerme) peut aussi les suppléer à tout moment. Derrière eux, Gargano joue la rampe de lancement et le Monégasque Diego Perez, le chien de garde. La défense centrale un peu pataude et pilotée par El capitano Lugano (Fenerbahce), se repose allègrement sur les inspirations de Muslera. A 24 ans, le portier uruguayen peu connu du grand public a largement contribué à éloigner la Lazio Rome des eaux troubles de la Serie B.


Finalement, hormis son état d’esprit indéfectible, les capacités de ce collectif sont encore inconnues, mais au moins elles promettent. Une performance contre les Bleus lèveraient beaucoup d’incertitudes et éclairciraient largement l’horizon de la Céleste. Et ça, Oscar Tabarez le sait aussi.

Le onze de départ

1 Fernando Musi
2 Diego Lugano (cap)
3 Godin Diego
6 Mauricio Victorino
9 Luis Suarez
10 Diego Forlan
11 Alvaro Pereira
15 Diego Perez
16 Maximiliano Pereira
17 Egidio Arevalo Rios
18 Ignacio Gonzalez

M. B.