Si la France avait disputé ses matchs de poule face au Costa-Rica, à la Tunisie et à la Chine, le bilan aurait été sans appel. 4 points, 3 buts marqués et autant encaissés. Pourtant leurs « sparring-partners » semblent moins forts que les oppositions qui les attendent.

En effet, l’Uruguay et surtout le Mexique sont en pleine forme. Ces derniers, forts de leur victoire face à l’Italie, apparaissent mêmes comme les favoris d’un groupe où les français vont devoir batailler.

La défense

Tous les observateurs l’ont dit, avec le nouveau système mis en place par Raymond Domenech, la défense sera mise à rude épreuve. Et on ne peut dire que l’on soit franchement rassuré. Lloris, impérial toute la saison à Lyon, a découvert avec fracas le ballon officiel du mondial tant décrié, sur un coup-franc anodin d’un joueur chinois. Sur les côtés le néo-capitaine Evra et Bakary Sagna sont actifs mais leur apport offensif reste limité.

Dans l’axe, si les doutes sont levés sur le mollet de William Gallas, son entente avec le barcelonais Abidal mérite encore de nombreux réglages. Bref, le seul point positif c’est que Gallas est « le meilleur attaquant français du moment", dixit Domenech.

Le milieu de terrain

Jérémy Toulalan est toujours aussi généreux et combatif mais il commet d’étonnantes erreurs techniques pour un joueur de ce calibre. Son rôle de sentinelle devant la défense est primordial dans la tactique Bleue et l’on attend de sa part plus de garanties. A ses côtés, Florent Malouda et Yoann Gourcuff. Le premier est une des rares satisfactions des matchs de préparation. Sur la lancée de sa fin de saison londonienne, le guyanais a rendu de bonnes copies mais a peiné à se montrer décisif. L’éclosion d’Abou Diaby pourrait bouleverser son rôle au sein de l’équipe de France et pourquoi pas lui faire retrouver une aile gauche où il se sent très bien.

Enfin Yoann Gourcuff, très bon face au Costa-Rica dans un système fait pour lui, a décliné au fur et à mesure. Surement émoussé par la remise en forme concocté par Robert Duverne, le futur-ex (?) bordelais interroge encore. Sa prétendue mauvaise communication avec Ribéry, Anelka ou Henry peut–elle s’arranger ? C’est tout ce que l’on souhaite à quelques jours de la rencontre face à l’Uruguay.

L’attaque

Pour cette ligne, le constat est simple. Pas un attaquant n’a trouvé le chemin des filets au cours des trois derniers matchs. Anelka ne semble pas trouver le rythme à un poste où il a pourtant brillé par le passé notamment à Arsenal. Pour son poste, deux alternatives émergent. Gignac ou Henry. Le premier à l’air en forme et l’on ne peut pas douter de sa volonté et de son abnégation. Le second, remplaçant surprise depuis le début du stage, a prouvé qu’il était souvent présent dans les grands rendez-vous et reste le meilleur buteur en activité du groupe.

A droite, Govou, pourtant spécialiste du poste, ne trouve pas ses marques, et son entente avec Sagna dans le couloir laisse vraiment à désirer. A l’opposé, Franck Ribéry, après une fin de saison compliquée (suspension pour la finale de la Ligue des Champions, affaire Zahia) a montré de belles choses mais trop souvent dans des numéros de solistes stériles. Il joue pourtant au poste réclamé et on est en droit d’attendre plus de lui.

Samuel Auffray