A l'exception d'une jeune et dynamique équipe du Ghana, cette CAN 2010 laisse un goût d'inachevé. Le Cameroun et surtout la Côte d'Ivoire, favorite désignée, ont déçu avec une élimination précoce dès les quarts de finale, respectivement face aux futurs vainqueurs (3-1) et à l'Algérie (3-2). Les Black Stars, privés de Muntari, Appiah et Essien ont su trouver des ressources et des qualités, insoupçonnées, à l'image du rennais Gyan, pour se positionner comme un sérieux challenger à la Serbie de Vidic dans le groupe D du mondial. Les ghanéens ont éliminé l'Angola, pays organisateur, et le Nigéria, mondialiste à la prestation moyenne, qui devra hausser son niveau de jeu pour la confrontation face à  l'Argentine de Diego Maradonna, le 12 juin prochain en ouverture du groupe B.

Malgré une douloureuse sortie de piste en demi-finale, les algériens ont confirmé leur beau parcours qualificatif pour l'Afrique du Sud. Positionnés dans le groupe C aux côtés de l'Angleterre mais aussi des Etats-Unis et de la Slovénie, rien n'est perdu pour les Fennecs emmenés par les deux  champions du monde tricolores des moins de 17 ans, Mourad Meghni et Hassan Yebda. La Côte d'Ivoire et le Cameroun possèdent d'excellents éléments mais sont trop dépendants du rendement de leurs buteurs stars Didier Drogba et Samuel Eto'o. Pour la première Coupe du monde organisée sur le sol africain, les Eléphants sont, comme en 2006, tombés dans le groupe de la mort avec les magiciens brésiliens et le Portugal. Les Lions Indomptables, coachés par Paul Le Guen, sont toujours en construction après la prise de fonction du technicien français au milieu des éliminatoires. Mais dans un groupe E très ouvert (Pays-Bas-Danemark-Japon), l'éclosion de Enoh et Mandjeck ajoutée à la confirmation du Gunner Alex Song, l'espoir est permis.

Un mot sur les Sud-Africains, éliminés dès les qualifications par la Zambie : le visionnage d'Invictus ne serait pas superflu avant de s'engager dans le groupe A où nous retrouveront les Bleus. Enfin, comment ne pas  être abasourdi par l'attaque dont a été victime la délégation togolaise à son arrivée. Comment ne pas s'indigner devant la suspension affligeante de la CAF à leur encontre.


Samuel Auffray