"Comme toutes les défaites, celle-ci est amère", a noté le sélectionneur tricolore Raymond Domenech. "Quand on a marqué un seul but et qu'on en prend trois sur coup de pied arrêté, quelles que soient les conditions, on ne peut pas dire que tout va bien".

Les Français ont encaissé deux buts sur coup franc (8e et 41e) et un dernier sur un penalty concédé à la réception d'un corner (72e), alors qu'ils reprenaient espoir après la réduction du score par Sidney Govou (61e).

Trois occasions autrichiennes et autant de buts. Pourtant, les Tricolores, qui ont pris huit buts sur balle arrêtée depuis la finale de la Coupe du monde 2006, étaient en alerte.

"Nous savions que c'était le point fort des Autrichiens et nous avions travaillé cet aspect du jeu durant la semaine de préparation mais, durant le match, nous aurions dû être un peu plus présents", a reconnu dimanche le portier Steve Mandanda qui est allé chercher trois fois le ballon dans ses filets sans avoir eu réellement à s'employer.

Comme il l'a toujours fait en pareil cas, Domenech s'est refusé à critiquer sa défense, évitant en particulier le cas de Philippe Mexes qui a vécu une soirée cauchemardesque face à Marc Janko. Le patron des Bleus s'est tiré de l'embarras par une de ses habituelles pirouettes verbales.

"Que peut-on faire ? On peut dire que nous avons été déficients dans le placement vertical. Mais à part prendre un escabeau pour grimper ou couper une tête ou deux, on ne peut pas y changer grand-chose", a soutenu le sélectionneur.

Mandanda n'est toutefois pas dupe. "C'est une question d'état d'esprit", a soufflé le jeune portier international. "Un grand est toujours avantagé mais si on se tient tout près de lui, on peut le gêner".

Les Bleus espéraient renaître à Vienne pour leur premier match de compétition après leurs déboires à l'Euro 2008. Leur sévère défaite les maintient dans le doute tout en les plaçant déjà en mauvaise posture dans le groupe 7. Ils en occupent la 4e place derrière la Lituanie, qui a créé la surprise en gagnant en Roumanie (3-0), l'Autriche et la Serbie, qui a fait le métier en battant 2-0 les Iles Féroé à domicile avant d'être l'hôte des Bleus mercredi soir à Saint-Denis.

"Il y avait de la colère dans le vestiaire mais pas d'abattement", a témoigné Mandanda. "Ce n'est que le premier match, le second arrive tout de suite et il y a encore 27 points à prendre".

Les Tricolores savent que la pression sera décuplée quand ils affronteront les Serbes au Stade de France. "On doit prendre les trois points de ce match. On n'a pas le choix", a résumé Mexes.

Le défenseur de l'AS Rome, qui pourrait bien perdre son poste pour cette rencontre, veut d'ailleurs trouver des raisons d'espérer dans la copie rendue par les Bleus à Vienne.

"J'ai vu une belle équipe de France qui a produit du jeu", a soutenu Mexes. "Elle n'est pas été mise en danger, sauf sur les coups de pieds arrêtés", a poursuivi le défenseur. Certes, mais c'était déjà beaucoup trop.

AP / Patrick Désavie